The birds (1963)
Les oiseaux
Origine : US
Scénario: Eva Hunter d'après Daphné du Maurier
Réalisation: Alfred Hitchcock
Durée: 120 mn
Melanie Daniels
(Tippi Hedren), une jeune femme de
la haute société de San Francisco rencontre
Mitch Brenner (Rod Taylor) un avocat
qui prétend voulair acheter un couple d'inséparables (appelés "love
birds"en anglais) pour sa petite soeur agée de 11 ans. Séduite par l'allure
virile du jeune homme, Melanie le suit (avec les oiseaux) jusqu'à sa
résidence de Bodega Bay un petite station balnéaire à 100 kilomètres de
San Francisco. Alors qu'elle s'apprète à rejoindre Mitch à
bord d'un petit canot, Melanie est
attaquée par une mouette. Les heures
suivantes, les incidents se multiplient et la mère de Mitch
découvre
un de ses amis mort, tués par des oiseaux qui ont saccagé la maison. A partir
de ce moment là, les évènements prennent une tournure apocalyptique. Les
oiseaux attaquent l'
école puis provoquent un incendie dans le
centre ville et tuent l'institutrice. La scène de l'incendie se termine
sur une superbe
vue aérienne (comme le verrait un
oiseau) du centre ville en feu.
Mitch, sa mère, sa petit soeur et Melanie se
réfugient dans la maison des Brenner qui subit alors une furieuse
attaque des oiseaux venus par milliers. Melanie est sérieusement
blessée après s'être aventurée dans le grenier rempli d'oiseaux
(encore un bel
escalier comme on les aime) lors de
l'attaque ce qui les oblige à
quitter la maison en voiture sous les regards de milliers d'oiseaux menaçants.
J'avoue avoir été un peu
déçu par la fin...que se passe-t-il après le départ de la voiture ?
Est-ce réellement la fin du règne humain et le début du règne des oiseaux ?
En voyant l'
image d'apocalypse que Mitch
découvre en sortant de la maison, on peut raisonablement le penser...
Lorsque Alfred Hitchcock tourne Birds, il est au sommet de sa gloire.
Ces dix dernières années, il a tourné les plus grand films de sa carrière et
surtout il sort du fabuleux succès cinématographique et commercial de
Psychose, tourné en 1960 qui fut le plus grand
succès de l'année avec Ben Hur. Fort de cette
réussite et poussé par
sa puissance créatrice, il décide d'adapter à l'écran le roman de
Daphné du Maurier. Le film est extrèmement novateur pour l'époque car le générique n'utilise pas de musique mais seulement des cris d'oiseaux.
Les effets spéciaux lors des attaques des oiseaux demandèrent deux ans de
travail à des spécialistes du dessin animé. En plus de cela, il confiera les
rôles principaux à des acteurs peu (ou pas) connus. En particulier, le rôle
principal féminin est tenu par
Tippi Hedren, une actrice débutante
que Hitchcock remarquera dans une publicité. Quant au premier rôle masculin,
il sera tenu par
Rod Taylor, acteur américain peu
charismatique au physique
de paysan qui avait joué dans Giant aux cotés de James Dean.
Comme dans Psychose, le scénario est extrèmement
simple et la réalisation épurée. Cette simplicité apparente est équilibrée par
de nombreux effets cinématographiques qu'Hitchcock étudiera longuement.
Comme souvent chez Hitchcock, le film démarre sur une note légère voire
amusante qui justifie de rester assis pour voir la suite (le
Mac Guffin est ici réduit à deux
oiseaux offerts à un inconnu). Soit dit en passant, la scène du voyage dans le
joli cabriolet de Melanie est particulièrement croustillante avec
les oiseaux oscillant à
droite puis à
gauche en fonction des virages.
Mais la tension monte, et
la première attaque de la mouette est remarquablement efficace de part
son coté soudain et furtif
Image de Melanie tranquille puis d'une mouette apparemment inoffensive
dans le ciel. La mouette apparait alors à gauche de l'écran et frappe
Melanie (et le spectateur...).
Encore plus choquante est la scène de la découverte du cadavre du fermier
par la mère de Mitch

Hitchcock utilise ici une prise de vue par plans fixes jusqu'à ce que le
spectateur découvre avec horreur les yeux crevés du malheureux.
La vidéo de la scène:

Malgré les nombreuses qualités du film, The birds n'aura pas le succès
commercial attendu. De nombreux auteurs ont considéré que l'apogée d'Hitchcock
tant au niveau créatif que commercial s'était située
au moment de
Psychose et que la période allant de Birds
à
Complot de famille ne fut qu'une longue descente
aux enfers. The birds fut de l'avis de beaucoup, le dernier
vrai film d'Hitchcock (avec peut-être une petite exception
pour
Frenzy).
Le phénomène était (est) général. Le cinéma tout entier connaissait
une grande crise à cause de l'essor de la télévision qui a d'aileurs fini par
quasiment faire disparaitre certains cinémas nationaux comme en Italie ou
dans les pays anglo-saxons européens. Le
grand Frederico Fellini disait avec beaucoup d'amertume :
"Le jour où le spectateur est devenu plus grand que l'acteur fut un jour
de deuil"
|